sexta-feira, 23 de abril de 2021

LETTRE - TOI ET MOI - Paul Géraldy

 


LETTRE 

AH! ma chérie, que ce sera long! Tout un mois, 

tout un mois sans ton cher tapage!...

Je te disais hier dans ma lettre: "Jo crois

que je m'habituerai, que j'aurai du courage..."

Oui, du courage... un moment!

Et puis je retrouve ma peine. 

Elle est là, dans l'appartement, 

qui me poursuit et qui se trîne

derrière moi, le long des meubles, tout le jur...

Ah! ces soirs sons baisers, ces matins sans bonjour, 

ces nuits que je passe éveillé

à remuer de vieux souvenirs de bonheur, 

et que ne comblent plus ton souffle, ni l'older

de tes cheveux sur l'oreiller!...

Si tu savais, l'ennui!... l'ennui! ...

On est si seul, tout seul! La chambre est comme morte

où tu mettais ton ordre et ton désordre. Et puis

les choses qu'on remue, les armoires, les portes,

fonte un bruit différent, bizarre, inexpliqué, 

un bruit de plainte et de malaise, qui insiste, 

et met dsans tout ce vide une présence triste

comme la pluie autour d'un rendez-vous manqué...

Tout prend un sens lugubre: une voix qui chantonne, 

un cri d'enfant, des sons de piano, un pas

dans l´'escalier, la rue tout à coup qui résonne

de fracas qui s'en vont et ne reviennent pas...

et plus, à la maison, l'air désoeuvré des bonnes...

Marthe, qui se plaint et qui gronde, 

exige des ordres pour les repas...

Que veux-tu que je lui réponde? 

Je n'ai pas faim... Je ne sais pas!...

Je n'ai plus qu'un souci: atteindre sans penser

le bout de ce mois commencé, 

sans m'énerver à sa poursuite...

Il y a des gens, je le sais, 

pour qui le temps, en ce momment, passe très vite.

Et j'essaie, ma pauvre petite, 

de me persuader que poux eux et pour moi

ce mois sera le même mois, 

qu'il passera, qu'il passe... Et je t'écris des lettres!

Je t'écris des lettres, tu vois, 

où je n'ai grand'chose à mettre. 

J'écris, j'écris, sans savoir quoi. 

Car les choses que j'ai chaque jour à te dire

sont de celles, vois-tu, que l'on ne se dit pas

sans la voix, les regards, les gestes, les sourires...

et qu'on se dit déjà si mal avec ça!...

Alors à quoi bon? Pour qui faire?...

On croit toujours, dans ces propos épistolaires, 

qu'on pourra mettre un peu de son être profond: 

maisa ces monologues ne font

qu'augmenter la distance avec leur rhétorique,

car il y manque justement

ce qui seul peut rendre charmants

ces bavardages: la réplique...

Je suis seul à mourir, mon petit enfant doux..

Au revoir, ma tendresse. Au revoir, ma petite. 

Cette chose, c'est vrai, que vous m'avez écrite? 

Dans votre lit, le soir, vous repensez à nous?...

Je vousa envoie mon caeur gonflé de vous, avide

de vous, mon caeur malade et triste à se briser. 

Je vous envoie ma peine, et ma vie insipide, 

mon torment, mon désir, mes soirs éternisés, 

et pour bercer là-bas, cher corps votre nuit vide, 

des baisers, des baisers, de baisers, des baisers... 

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Nicéas Romeo Zanchett 

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