JE suis jaloux. Tu es là-bas, à la campangne,
et moi je suis là, tout seul, à présent!
Des parents, je sais, t'accompagnent
qui ne sont pas très amusants.
Mais je jaloux tout de même,
jaloux de te savoir là-bas par ce printemps...
Tout ce bleu doit te faire aublier que tu m'aimes...
Moi je pense à toi tout le temps!
J'aime l'âme ivre et comme défaite.
Je pleure d'amour et d'annui.
Ton image est là, dans ma tête:
tu es joliment bien, petite âme, aujourd'hui!
Je suis jaloux, quoi que se fasse ou que se veuille.
Il fat tiède et daux dans Paris!
C'est adorable! Et moi je rage et je t'écris,
à toi, à toi, petit chéri,
qui es là-bas où sont les feuilles...
Tu dois avoir ton grand chapeau
de paille blonde et de glycines
qui met des petits ronds de soleil sur ta peau.
Tu dois bien m'aublier! Et moi je te devine
jolie, heureuse... Il fait si beau!
Ah! je pleurerais de colère!
Il a plu pendant tout un mois!
Il faut qu'on t'écarte de moi
quand tu m'es le plus necessaire!
Je ne t'ai jamais tant aimée qu' en ce moment.
Cet air tiède et doux m'exaspère
qui pénètre l'appartement.
Je t'en veux, je souffre, et souhaite
que là-bas tu souffres autant.
Ce n'est pas très gentil, bien sôr! C'est un peu bête.
Mais, que veux-tu! je t'aime tant!
Je voudrais que tu me regrettes
au point de haïr ce printemps...
Je serais même assez content
s'il te faisait un peu mal à la tête.
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Nicéas Romeo Zanchett
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